La première des traditionnelles Régates du Mardi Soir a eu lieu hier soir au large de la Nautique. Le départ a été donné le jour de l’inauguration du nouveau phare Ylliam. C’était donc une course historique pour cette série de régates, qui bénéficie désormais du soutien de EFG Private Banking et Porsche Genève.
Régate d’entraînement pour les uns, véritable « championnat du monde du mardi soir » et objectif prioritaire de la saison pour les autres, les Régates du Mardi sont surtout un très bel événement, que le Comité d’organisation, présidé par Jean-Luc Raffini, gère avec sérieux et compétence tout en perpétuant la dimension ludique de l’événement.
« Les mardis soirs, c’est en moyenne une vingtaine de courses par saison (19 en 2025) et plus de 80 bateaux inscrits cette année », précise Jean-Luc. « Pour les organiser le mieux possible, nous sommes une équipe d’une douzaine de personnes, évidemment bénévoles. Nous travaillons d’une façon très rapprochée et consensuelle, et tout particulièrement avec Eric Arnulf, qui dirige le Comité de Course. Nous sommes très complémentaires: Eric est un régatier très expérimenté. Moi, je viens de l’aviron et j’apporte ma structure organisationnelle. »
L’équipe des bénévoles du mardi est beaucoup plus spécialisée que celle du Bol d’Or, précise Jean-Luc. « Car notre rôle est essentiellement opérationnel. Il s’agit de poser les parcours, de pointer les concurrents et aussi d’agir comme jury de course. Ce sont des tâches qui requièrent des compétences précises. »
Les régates du mardi sont des courses d’entraînement pour les régatiers, mais aussi pour le Comité d’organisation. « Toutes les personnes engagées dans notre organisation apprennent beaucoup lors de cet exercice pratique. Nous essayons par ailleurs d’encourager la meilleure synergie possible avec les navigateurs, en intégrant régulièrement des régatiers à notre dispositif organisationnel. Ça leur permet de voir comment nous travaillons, et de comprendre à quelles contraintes nous devons faire face. »
Afin de permettre à tout ce monde de travailler dans les meilleures conditions possibles, la SNG a fait adapter les deux Galatées (bateaux à moteur utilisés par le Comité de course) par l’équipe des gardes-port. « Ils ont fait un travail fantastique », se réjouit Jean-Luc. « Grâce à cela, nous disposons de deux bateaux parfaitement fonctionnels et adaptés à nos besoins, avec notamment un espace de travail pour noter les résultats mais aussi un Marocain, c’est-à-dire un espar sur lequel nous établissons les pavillons de course. Il s’agit d’une construction sur-mesure qui correspond précisément à nos besoins. »
Les régates du mardi se disputent par n’importe quel temps, ce qui implique aussi un comité engagé et prêt à se mouiller, au propre comme au figuré. « L’an passé, nous n’avons annulé que deux courses en raison de conditions météo relativement extrêmes », raconte Jean-Luc. « L’objectif n’est pas de casser des voiliers, ou de prendre des risques. »
Depuis le début des régates du mardi, il n’y a heureusement jamais eu d’accident grave. « Ces régates sont assez complexes car elles réunissent des voiliers très différents; des protos en carbone très légers, des voiliers classiques, des Surprises, des voiliers avec des échelles de trapèze… Parfois, ça frotte un peu. Une fois, il y a eu un démâtage et à deux reprises des voiliers ont arraché notre Marocain, mais dans l’ensemble ça se passe bien. Je dois dire que je suis très impressionné de voir les propriétaires de prototypes en carbone participer à nos entraînements du mardi soir », conclut Jean-Luc. « C’est une preuve de grande confiance envers notre organisation et les autres régatiers, et j’en suis très satisfait. »
Bernard Schopfer