La 51è édition de la Translémanique en Solitaire a marqué les esprits, en raison notamment des forts coups de vent qui ont frappé la flotte en milieu de nuit. Président du Comité d’organisation pour la deuxième année, Manuel Schmidt dresse le bilan de la course et nous parle de sa vision d’avenir.
Manuel Schmidt, quel bilan dresses-tu de cette 51è Translémanique en Solitaire?
C’était une course très difficile, avec des conditions légères et un soleil agressif au début, qui a bien épuisé les concurrents. Puis des calmes pénibles pour les nerfs au niveau de la mi-parcours. Et enfin un retour difficile, avec une succession de coups de vent particulièrement intenses à négocier pour les régatiers solitaires, qui ont encore du faire face à des périodes de calmes sur la fin de la course. Bref, c’était une régate très complète, qui a sacré les meilleurs régatiers du Léman. Il y avait 110 voiliers sur la ligne de départ; 44 ont abandonné et 66 ont donc franchi la ligne d’arrivée.
Les conditions étaient particulièrement éprouvantes. Le dispositif de sécurité a-t-il répondu aux attentes du Comité?
Oui, toute l’organisation a bien fonctionné même s’il y a toujours des points de détails à améliorer. Nous disposions de treize bateaux à moteur en charge de la surveillance, avec aussi trois bateaux en formation. Les conditions étaient également difficiles pour eux, mais ils ont fait du très bon travail sous la coordination de Porto Central et de l’équipe de Jean-Luc Raffini. Le seul incident de course grave est un chavirage consécutif à la perte de la quille du voilier de l’un des participants, secouru dans un premier temps par l’un de ses concurrents puis pris en charge par les sociétés de sauvetage et la police vaudoise. Le sens marin et la solidarité des régatiers ont parfaitement fonctionné.
Depuis 2022, la participation se situe aux alentours de 125 concurrents. L’objectif est-il de rester stable, de croître encore où de revenir à la limite de cent concurrents comme précédemment?
Effectivement, la limite historique de 100 concurrents a été supprimée dès 2022, avec 125 concurrents, puis ouverte à 150 participants l’année suivante à l’occasion de la 50è édition de la course, qui a finalement réuni 135 concurrents. Cette année, il y avait 125 concurrents inscrits ce qui est tout à fait réjouissant. Nous devons désormais nous réunir avec le Comité d’organisation pour discuter de l’évolution souhaitée. Nous pouvons soit conserver une limite élevée comme maintenant, soit limiter la participation, à 100 ou 120 par exemple, afin de garder un côte exclusif à cette course exigeante. Je ne veux pas prendre cette décision seul.
Quel regard portes-tu sur l’organisation de la manifestation? Des évolutions sont-elles prévues?
D’une façon générale, tout a très bien fonctionné, grâce notamment au formidable travail d’une soixantaine de bénévoles que je profite de remercier une fois encore. Il y a quelques points à améliorer, par exemple l’accès au club ou aux douches, mais ce sont des problèmes que nous avons identifiés et que nous allons aisément rectifier. Il y a aussi eu des faux départs, ce qui peut arriver dans n’importe quelle régate, et certains voiliers masqués par de plus grandes embarcations sont probablement passés entre les gouttes. On pourrait rajouter un viseur en milieu de ligne pour y remédier, mais la aussi, rien n’est décidé. Enfin, tout le monde a apprécié que l’on fixe à l’avance l’heure de la remise des prix.
Des nouveautés sont-elles prévues en vue de l’édition 2025?
Oui, il va y avoir des nouveautés mais il est encore trop tôt pour les annoncer. J’ai plusieurs idées, que je souhaite encore partager, destinées à améliorer encore l’organisation de cette formidable régate.