A peine revenue de sa formidable Transat Jacques Vabre, la navigatrice genevoise se projette sur son prochain objectif : le Vendée Globe, dont le départ sera donné le 10 novembre prochain aux Sables d’Olonne. Interview exclusive pour la Nautique.
Justine, encore une fois un grand bravo pour cette formidable Transat Jacque Vabre. T’es-tu bien remise de cette traversée?
Justine Mettraux : Oui, je suis en bonne forme, mais clairement aussi encore assez fatiguée. Je pense qu’il me faudra un bon mois pour m’en remettre complètement.
Comment vas-tu t’y prendre, quel est ton programme de récupération?
JM : Pour commencer, j’ai une chance : je ne dois pas disputer la transat Retour à la Base pour me qualifier, puisque c’est fait depuis la dernière Route du Rhum. Ma saison est terminée et le voilier sera ramené en France par mon équipe technique. Dans un premier temps, je vais rester un peu en Martinique puis je serai de retour en Suisse, notamment pour des obligations médias mais j’espère aussi passer quelques jours à la montagne.
Quels enseignements tires-tu de ta course?
JM : Nous avons beaucoup appris, avec Julien. Au niveau des réglages, de la technique, de l’ergonomie… Nous avons établi une check-list tout au long de la course, que nous avons partagée avec le boat captain.
Avez-vous connu des problèmes techniques à part votre hook de grand-voile, qui a été abondamment commenté?
JM : Non, rien de particulier, juste des bricoles. Mais le souci de hook (avec tous les hooks en réalité) nous a mis la puce à l’oreille car nous n’avons jamais eu de tel problème par le passé. Ce sont des systèmes sensibles, qui méritent plus d’attention de notre part en vue du Vendée Globe.
Ce problème vous a-t-il beaucoup pénalisé?
JM : Oui, c’est clair, mais d’une certaine façon c’est un moindre mal. La voile est un sport mécanique; ce sont des choses qui arrivent.
Quel est désormais ton programme pour ces prochains mois?
JM : Le voilier va bénéficier d’un chantier en profondeur de décembre à mars, durant lequel nous allons notamment installer de nouveaux foils. Puis je vais naviguer un maximum, il y a deux transats en solitaire au programme ce printemps, la CIC et New-York Vendée, puis le Défi Azimuth. Je vais en profiter pour accumuler un maximum d’expérience avant le Vendée Globe.
Tu parles de ces courses avec beaucoup de détachement, comme si tu allais faire la régate du mardi soir… Pourtant ce n’est pas rien une transat en solo?
JM (Éclat de rire…) : Oui, c’est vrai. Mais je me lancerai dans ces courses sans pression. Bien sûr, je suis toujours très compétitive et je veux bien faire, mais pour me qualifier définitivement pour le Vendée Globe, je devrai juste prendre le départ de l’une d’entre-elles. Ceci dit, il est évident que deux transats en solitaire constituent un bel entraînement en vue du Vendée Globe, c’est donc un objectif important.