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RETOUR SUR LES TEMPS FORTS DU 86È BOL D’OR DU LÉMAN

La régate emblématique de la voile suisse s’est déroulée ce week-end au départ de la Société Nautique de Genève. Elle a été remportée par Realteam Spirit en temps réel, mais de nombreux autres exploits ont été réalisés.

Nous vous présentons ci-dessous les temps forts de la course.

Retrouvez toutes les articles, photos et videos, sur le site de la régate : www.boldorduleman.ch

REALTEAM SPIRIT REMPORTE LE BOL D’OR DU LÉMAN

Optimisé pour le petit temps, allégé au maximum au point qu’ils n’ont pas embarqué de Solent et remplacé leurs foils par des dérives en C, l’équipe Realteam Spirit (Jérôme Clerc) s’est imposée de façon magistrale après 15h 25’ 05’’ de course, avec 4 minutes 02’ d’avance sur Sails of Change 8 (Yann Guichard) et 12 minutes 07’ d’avance sur Zen Too (Guy de Picciotto).

BOL DE VERMEIL : UNE AFFAIRE DE FAMILLE, ET DE POTES

Deux monocoques dont on attendait des performances de premier plan, mais probablement pas la victoire, ont dominé le Bol de Vermeil (décerné au premier monocoque).

Particularité de ce duel au sommet: il réunissait un père et son fils, respectivement à bord de l’un des voiliers les plus innovants de la flotte, le QFX du papa Thomas Jundt, et une embarcation d’un autre temps, le Libera Carondimonio, mené par son fils Gauvain Ramseier et ses amis Laurenz Kausche, David Biedermann, Mateo Gentile et Daniel Bouwmeester.

Ce sont ces derniers qui se sont imposés à la surprise générale, au terme d’une régate épuisante, à bord du plus instable de tous les voiliers de la flotte. L’an passé, les cinq potes ont racheté ce voiliers aux enchères sur un coup de tête, pour une bouchée de pain. Les voici grands vainqueurs du Bol de Vermeil; c’est la performance la plus spectaculaire de ce Bol d’Or.

Quant à Thomas Jundt, qui a dessiné son splendide QFX, il s’est non seulement fait battre par son fils avant de découvrir à l’arrivée qu’il était pénalisé d’une heure pour faux départ. C’est dès lors Philippe de Weck sur son nouveau et splendide K2 qui obtient la deuxième place, devant son autre voilier Katana, le Luthi 1090 skippé par Alain Hofer.

BOL DE CARBONE ET BOL DU DÉBUTANT

Décerné au premier voilier doté de foils, le Bol de Carbone a été remporté par le TF35 X-Wing, 10ème du classement général. X-Wing est une nouvelle équipe partiellement constituée de vétérans d’Alinghi: Nicolas Charbonnier, Lucien Cujean, Yves Detrey et Arthur Cevey. Le propriétaire de l’équipe, Marco Favale, est présenté comme « un skipper franco-italien passionné en quête de sensations ». Installé en Suisse depuis 2012, il a hésité à s’acheter un Surprise car il aime la régate en monotypes, mais son côté italien l’a convaincu de choisir un voilier plus élégant… Le voici détenteur de son premier Bol!

LES CATAMARANS M2, TOUJOURS AUSSI PERFORMANTS

Les plus petits multicoques M2 ont une nouvelle fois effectué une course exceptionnelle, et constamment menacé les leaders de la course. Swiss Medical Network, skippé par Didier Pfister, se classe cinquième du classement scratch devant G. Hominal et ses fils (Antoine Artiles) et Patrimonium (Loic Preitner).

BENOÎT DEUTSCH ET SES SUPERSTARS, VAINQUEURS PAS SURPRISES

La classe la plus représentée de la flotte, celle des Surprises (100 unités) a été remportée par Fou du Vent, skippé par Benoît Deutsch, le responsable de l’école de voile du Club Nautique de Versoix. Deutsch se classe très régulièrement aux avant-potes avec les juniors de son club. Cette année, il naviguait avec une équipe de brillants régatiers, Victor Casas, Romain Deferrard et Benjamin Senften. En 2022, Casas et Deferrard avaient remporté le Bol d’Or à bord du w-team de Christian Wahl. Un an plus tard, victoire dans la classe des M2 assortie d’une deuxième place au scratch. L’an passé médaille d’argent en Surprises, puis victoire cette année: chapeau bas pour cette régularité aux avant-postes!

Le deuxième de la classe des Surprises ajoute encore de la valeur à cette victoire: il s’agit du navigateur français Achille Nebout, vainqueur de Québec-St-Malo 2024, 2è de la Transat Jacques Vabre 2023, 3è de la Solitaire du Figaro 2022 et l’on en passe.

Troisième Cédric Pochelon sur Kahlua, un habitué des podiums en Surprises, aux 5 Jours, à la Translémanique en Solitaire.

Avec encore du très beau monde dans leur sillage, confirmant l’excellent niveau des surprisistes!

ET CHEZ LES AUTRES MONOTYPES…

La catégorie des Grand Surprises, avec 17 unités sur la ligne de départ, a donné lieu à une régate très serrée, avec l’inusable Little Nemo de Bernard Borter en tête durant la plus grande partie de la régate, mais dépassé à quelques mètres de la ligne d’arrivée par Flash, de Maurice Gay. Jean-Marie Mechelany, à bord de Morpho, obtient une belle troisième place.

Chez les Psaros 33, victoire de Patrick Herzig (Evanesse), très beau 21è au scratch,  devant Nicolas Groux (MSC) et Philippe Bertherat (Raijin), face à 11 concurrents.

DES PERFORMANCES HORS DU COMMUN, ET QUELQUES BELLES HISTOIRES

Plusieurs équipages moins connus se sont illustrés lors de ce Bol d’Or du Léman, parmi lesquels Christophe Magnin sur son Toucan L’Egger, placé aux avant-postes de la course du début à la fin et remarquable 49è du classement final.

Alex Schneiter a disputé le Bol d’Or avec ses potes Phil Durr et Edouard Kessi à bord de son nouveau 30 mètres suédois Tête d’Abeille, datant de 1938. Habitué des records et détenteur du Ruban Violet (avec Edouard Kessi), il s’est classé 56è devant des Farr, des Melges et autres Luthi en carbone mis à l’eau plus d’un demi-siècle plus tard.

Le fameux Taillevent de Nicolas Engel, qui célébrait cette année sa trentième participation au Bol d’Or, s’est classé, on ne l’invente pas, trentième.

Deux monocoques à foils, menés respectivement par Bernard Vananty et par Marco Fedrigucci, ont subi tout au long du week-end des conditions particulièrement défavorables. Vananty termine 91ème sur son prototype Ulysse Nardin, tandis que Fedrigucci, sur son 69F, se classe 99ème après 15 minutes de vol et 25 heures à labourer les flots.

404 concurrents étaient inscrits. 165 ont abandonné et 239 sont donc classés.

LE TEMPS COMPENSÉ CONSACRE DES PERFORMANCES REMARQUABLES

Le classement au temps compensé a pour objectif de célébrer les performances des meilleurs régatiers, indépendamment de leur budget, et consacre souvent des performances qui passeraient inaperçues à la seule lecture du classement en temps réel. David Pertuiset sur son Esse850 Danetal, vainqueur cette année, en est la parfaite illustration. 38 ème du classement général, il termine au coeur de la flotte des plus beaux Luthi et devant tous les Melges 32.

Il devance le brillant Christian Monachon et son 6,50 SI Ondine, construit en 1932, déjà vainqueur au temps compensé en 2023, également vainqueur de la Translémanique en Solitaire.

Troisième Salvatore Leone à bord du 747 One Design illico Ti Vitti team, lui aussi abonné aux avant-postes.

UN BILAN TRÈS POSITIF

Yann Petremand, président du Comité d’organisation, tire un bilan positif de cette 86ème édition du Bol d’Or du Léman. « Nous sommes ravis d’être revenus aux sources de ce qui fait le succès du Bol d’Or du Léman, à savoir une grande fête du lac et une célébration des meilleurs régatiers et des plus beaux voiliers de notre lac. Même si le vent était léger, cette édition a été extrêmement engagée d’un point de vue sportif et passionnante tant pour les régatiers que pour les observateurs. Durant tout le week-end, la Société Nautique de Genève a par ailleurs vécu un week-end festif et très agréable, grâce notamment au soutien du Cercle des Agriculteurs, de la Cave de Genève, et de l’Union Maraichère de Genève, qui nous ont gâtés avec des produits du terroir. Je remercie tous les bénévoles ainsi que le personnel de la Société Nautique de Genève et les garde-port, qui ont oeuvré au succès de cette manifestation en travaillant d’arrache-pied jour et nuit. Un grand merci aussi à tous les concurrents pour leurs participation, ainsi qu’à nos partenaires pour leur soutien. »

LE BOUQUET FINAL

Un gros coup de tabac s’est abattu sur les derniers concurrents à 20 minutes de la clôture de la ligne, contraignant une poignée de concurrents à l’abandon après 27 heures de course et alors qu’ils se situaient à quelques centaines de mètres de la ligne d’arrivée… Pas de bol pour eux…

Avec ses 1400 membres, la section Hélice est la plus grande du Club. Depuis la dernière assemblée générale, elle est présidée par l’un de ses plus fidèles représentants: Philippe Mortgé. Discussion à bâtons rompus avec un membre passionné et engagé, à l’aube d’une saison qui s’annonce particulièrement intense et marquée par deux événements mémorables : le 20e anniversaire de l’Hélice Classique et le 75e de la Surveillance.

Philippe Mortgé, pouvez-vous vous présenter à l’attention de ceux qui ne vous connaissent pas?

Je suis un grand passionné du Lac de Genève (rires). Je suis entré à la SNG en 1982. J’exploite depuis 1999 une société fiduciaire située sur la rive droite. Je suis engagé dans le monde associatif depuis de très nombreuses années, en tant que Quartier-Maître des sapeurs-pompiers de la Ville de Genève et président du Club des 100 du Servette FC.

Et dans le cadre de la SNG?

J’ai rejoint le Club en tant que junior et je suis devenu membre de la Surveillance en 1996. J’ai activement contribué aux commissions événements, admissions et restaurant. Actuellement, en tant que président de l’hélice, je suis automatiquement membre du Comité Central.

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C’est un parcours de membre engagé!

Oui, c’est vrai. J’ai toujours apprécié le Club, souhaité m’y engager et être à son service.

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Et la section hélice?

Ça, c’est ma véritable passion. Dans la famille, nous avons toujours eu des bateaux. J’ai commencé par faire de l’Optimist puis un peu de planche à voile, mais je suis particulièrement attaché à l’hélice, car il n’y a pas de contraintes (tant que le moteur tourne rond)!

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Vous avez votre propre bateau?

Oui, j’ai un bateau de 40 pieds que j’apprécie beaucoup. Je vis parfois à bord, entre mars et octobre.

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Vous naviguez beaucoup?

Je naviguais plus pour le plaisir avant mon engagement de manière active dans le Club. A l’heure actuelle, je navigue beaucoup lors de manifestations. Je m’occupe de la surveillance en collaboration avec les différents responsables lors des trois courses (Bol d’Or, Translémanique en solitaire et Tour du Léman à l’Aviron). Depuis l’année passée, je donne un coup de main au directeur de course des régates du mardi soir pour la pose du parcours.

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C’est donc principalement une navigation au service du Club?

Oui, effectivement. Mon implication dans la vie du Club me prend passablement de temps, mais cela me semble naturel de m’engager pour des activités qui m’apportent beaucoup de plaisir. Sans les nombreux bénévoles qui donnent de leur temps pour le Club, son bon fonctionnement serait très compliqué, voire impossible.

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Comment se compose le Comité de la section hélice?

Nous sommes huit membres, dont deux femmes. Chaque membre a sa propre fonction, qu’elle soit opérationnelle ou administrative. Certains membres cumulent les fonctions précitées. La plupart d’entre nous se connaissent depuis de nombreuses années. Nous formons une équipe soudée.

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Quels sont vos objectifs?

La plupart des membres de la section hélice pratiquent le motonautisme de façon indépendante. Nous n’avons pas de grands événements rassembleurs comme le Bol d’Or ou les régates du mardi par exemple. Ceci dit nous organisons plusieurs manifestations au cours de l’année et notre rôle consiste à les planifier et à les coordonner avec les différents intervenants du Club, ainsi qu’avec les autorités.

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Quels seront les temps forts cette année?

C’est une grosse année pour nous car nous allons célébrer le 20e anniversaire de l’Hélice Classique et le 75e de la Surveillance. De nombreuses activités seront organisées en marge de ces deux événements, avec des expositions, des démonstrations et des dîners de gala. Nous travaillons aussi sur d’autres sujets, par exemple la représentation des femmes dans notre section ou le développement des énergies renouvelables, sans oublier de nombreux événements à l’image du concours de pêche, de la journée de la mobilité nautique durable ou de la Sortie Coup de Cœur, pour ne citer que ceux-ci.

Propos recueillis par Bernard Schopfer

La Société Nautique de Genève confirme son statut de club dynamique et de pôle d’excellence pour le développement des sports nautiques.

En 2024, notre club a en effet organisé pas moins de 69 événements, qu’il s’agisse de régates, d’événements festifs ou autres concours. Concrètement, le Cercle de la Voile a organisé des compétitions officielles pendant 63 des 365 jours de l’année. Le Yachting Léger 20, l’aviron 6 et l’hélice 5.

Les écoles de sport ne sont pas en reste, avec un total cumulé de 29’903 heures de formation, en hausse de 16,8% par rapport à l’année précédente. La voile arrive en tête, avec pas moins de 692 participants, devant l’aviron (609 participants) et le ski nautique / wakeboard (305 participants).

Pour son travail de maturité, Boris Hirsch s’est lancé dans l’organisation d’un nouvel événement à la Nautique : l’Optimist International Team Race. Après avoir géré toute l’organisation en amont, Boris a pu donner vie à l’événement et tirer son bilan.

« À l’approche de l’événement, j’étais de plus en plus pris dans son organisation, » explique Boris. « Les quatre jours de régates ont été intenses ! Mais l’événement s’est très bien déroulé. »

À tout juste 18 ans, Boris était aux commandes de l’événement, aidé par son père et quelques autres bénévoles. Un des défis qu’il a rencontrés concerne la partie programmation et sociale de l’événement : « Je n’avais pas forcément pensé à préparer mon intervention », précise Boris. « Je n’ai pas l’habitude de parler devant 50 personnes pour une remise des prix par exemple. Ce n’était pas facile d’être à l’aise, mais maintenant que je l’ai fait je me dit que c’était un bon apprentissage. »

Le weekend de l’événement n’était pas optimal pour cette compétition puisque la Bise était très forte le week-end (jusqu’à 30 nœuds). Heureusement, le championnat a été validé dès le vendredi, dans des conditions moins soutenues. Samedi, des régates ont été organisées à l’intérieur du port et le dimanche les courses ont eu lieu en début de matinée, avant que le vent ne se lève trop fort.

« J’ai appris énormément de choses », ajoute Boris. « J’ai pris des responsabilités, je suis sorti de ma zone de confort. Maintenant que j’ai mené le projet jusqu’à la fin, je sais ce que c’est d’organiser un événement. J’ai aussi eu l’opportunité de rencontrer des entraîneurs du monde entier grâce à la portée internationale de l’événement. »

En plus de son engagement sportif au sein du club, Boris Hirsch a désormais porté la casquette d’organisateur et rencontré de nouvelles personnes au Club. Il est déjà en train de fixer les dates de la prochaine édition.

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