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NASTRO ROSA TOUR : EDOUARD GOLBERY ET ALICIA DE PFYFFER, DEUXIÈMES

 

Le duo membre du Club a terminé deuxième lors de sa dernière course de la saison, le Nastro Rosa Tour qui s’est déroulé au début du mois de novembre dernier. Organisé par le plus vieux club d’Italie, le Yacht Club Italiano – jumelé à la Société Nautique de Genève – cette course consiste en un tour d’Italie avec un départ à Venise. Les navigateurs et navigatrices ont longés les côtes italiennes jusqu’à l’arrivée à Gênes.

« Le départ, sous gennaker, était magnifique », raconte Alicia. « Nous étions près de la place Saint Marc à Venise et nous virions de bord juste à côté. Cette course était une superbe expérience d’entraînement pour apprendre à naviguer en Méditerranée. La météo était très changeante et le vent pouvait passer de 0 à 25 noeuds en un instant. »
La course exigeait des équipages qu’ils passent des portes près des côtes et ne pouvait donc pas aller chercher le vent au large, ce qui rendait la course plus technique. De nombreuses règles étaient à respecter. Les portes étaient contraignantes mais cela permettait d’admirer des endroits magnifiques.

Edouard et Alicia étaient en tête pendant les trois quarts de la course mais de la casse sur le bateau les a ralenti plusieurs fois, les reléguant en deuxième position à la fin. « C’était une bonne conclusion de la saison pour nous, avant qu’Alicia se lance en Mini et moi en Figaro », précise Edouard. « Ce résultat montre que tous nos entraînements ont payé. Nous sommes très contents de finir deuxième. » C’était leur premier podium et le duo a terminé premier équipage mixte.

La flotte des dix Figaro 3 était composée principalement de navigateurs italiens. Ceux-ci avaient un avantage car ils connaissaient bien la Méditerranée mais notre duo avait l’avantage de mieux connaître le bateau et ses limites et notamment comment le régler dans des conditions de vents forts. Les conditions étaient assez particulières du fait des îles : des grains arrivaient subitement, passant de 0 à 35 noeuds très rapidement; conditions caractéristiques du mois de novembre.

Avec une météo changeant constamment, il était difficile pour le duo de dormir et manger : il y avait toujours des réglages et ajustements à faire. C’était aussi la dernière course de la saison donc la fatigue était déjà présente.

Les organisateurs de la course ont l’intention d’ouvrir celle-ci à plus de bateaux afin de la populariser; c’est la course la plus longue de Méditerranée. C’est également le seul événement au monde qui peut partir de Venise. « C’est assez impressionnant », explique Alicia. « Il faut franchir des immenses portes en bronze pour arriver dans un port datant de l’Antiquité, réservé normalement à la marine italienne. C’était assez magique, nous prenions des gondoles pour aller sur les bateaux de course à la voile. »

Pour la suite du programme, Edouard va effectuer une saison complète en Figaro et a un projet de Vendée Globe en 2025. Alicia, quant à elle, a pour objectif la Mini Transat en 2025 et espère avoir un bateau en janvier prochain pour commencer les entraînements à Lorient Grand Large.

La 32ème édition de la SilverSkiff s’est déroulée les 4-5 novembre dernier à Turin. L’entraîneur d’aviron, Fabrizio Baiano, a emmené huit jeunes du Team compétition à cette régate internationale qui est l’une des plus compétitives de la saison.

Deux courses ont été organisées durant le weekend : une de quatre kilomètres le samedi, pour les plus jeunes (KinderSkiff), et une autre de onze kilomètres le dimanche. Pour s’assurer que les jeunes avaient le niveau pour participer à cette régate d’endurance, des tests ont été effectués au Club en amont.
Au total, près de 1’000 rameuses et rameurs étaient inscrit·es pour ce weekend de compétition. Un départ tous les vingt secondes fait que les résultats étaient uniquement basés sur le chronomètre, offrant également un beau spectacle de rames.

Lors de cette régate de haut niveau, l’objectif pour les jeunes du Club était de prendre de l’expérience, de se positionner au niveau international – il est intéressant de voir l’écart avec les meilleurs en aviron – mais aussi de prendre du plaisir à participer à un événement à l’étranger doté d’une belle ambiance.

Au niveau de la course de quatre kilomètres, Emma a terminé 7ème de sa catégorie, tandis que Victor s’est placé 17ème. Emilie et Laetitia ont terminé 38 et 39ème, respectivement, et Alessandro 68ème. Sur la course de 11 kilomètres, Eliora s’est classée 12ème de sa catégorie tandis que Tamara et Valentina ont finit 16 et 17ème, respectivement. Côté masters, Fabrizio et Paul Brewster ont également participé à la régate, finissant chacun 5ème de leur catégorie.

« Avec les résultats de la SilverSkiff et du Test piste, nous savons ce que l’on doit améliorer », explique Fabrizio. « Les jeunes ont déjà effectué une belle progression et nous allons essayer de les emmener aux Championnats suisses fin juin à Lucerne, l’objectif de la saison. »

Cette régate était également une belle opportunité de préparation pour d’autres compétitions. En effet, plusieurs épreuves permettent de cumuler des points pour être sélectionné dans l’équipe nationale U19 : le Test piste (technique, ergomètre, gabarit, peak performance), les trois régates Swiss Rowing organisées à Mulhouse et le Championnat suisse d’ergomètre à Zoug.

La SilverSkiff est une régate d’endurance et donc un bon entraînement pour que les jeunes travaillent cette compétence. Les prochaines régates seront plus focalisées sur la vitesse, afin que les deux aspects soient travaillés. En effet, la distance courue aux Championnats suisses varie entre 1000m (U15) et 2000m (U19).

« L’objectif est de continuer à faire progresser le groupe compétition et d’intégrer de nouveaux athlètes pour l’agrandir », partage Fabrizio. « Nous aimerions qualifier le plus de bateaux possibles aux finales des Championnats suisses et pourquoi pas remporter quelques médailles ! »

Pour réaliser son objectif de saison, le Team compétition s’entraîne cinq à six fois par semaine, du mardi au dimanche, et alterne entre les entraînements physiques (ergomètre, cardio, course musculation légère) et les sorties sur l’eau.

La Speed Week du Yachting Léger s’est déroulée du 14 au 22 octobre dernier au large de la Société Nautique de Genève. Elle consiste en des runs de vitesse à la voile, le but étant de tenter d’établir des records de vitesse.

« Le concept s’est inspiré des Leman Speed Records, administrés par le Cercle de la Voile, tout en simplifiant l’idée », explique Guillaume Rigot, le président du Comité d’organisation. « Au lieu de cantonner l’événement à un seul week-end monopolisant des bénévoles, nous avons étendu la fenêtre des runs à 10 jours pour augmenter les chances d’effectuer un run dans les meilleures conditions. »
Ainsi, la ligne a été ouverte le 14 octobre à 10h00 et a été fermée le 22 octobre à 16h00, laissant aux concurrents la possibilité de choisir les moments optimaux pour leurs runs de vitesse. « Nous avons mouillé 2 x 2 bouées distantes approximativement de ½ mille nautique pendant toute la durée de la fenêtre de runs, » précise Guillaume.

L’organisation était simplifiée : chaque participants se devait de soumettre sa propre trace GPS et son chrono. Un programme a également été développé – notamment par Fabrice Rigot – capable de sélectionner uniquement les traces entre les bouées mises en place par l’organisation et d’établir un classement des meilleures runs.

Avec le soutien de Forward WIP, plusieurs prix ont été remis aux vainqueurs des différentes catégories :

  • Meilleur temps & première fille : Lorena Abicht en iQFoil (23.1 noeuds de vitesse moyenne)
  • Vitesse Maximum : Alexande Grognuz et son équipier en SYRA foiler (31.4 nœuds de vitesse maximum)
  • Premier junior : Micha De Weck en Wazsp (17.4 noeuds de vitesse moyenne)
  • Distance la plus courte : Kristoffer Jonsson en Wazsp

« C’est un bilan positif pour cette première édition », conclut Guillaume. « Nous avons pu mettre en place les bases pour inscrire l’événement de manière pérenne dans le calendrier des manifestations du Club. »

Cet événement était également complémentaire avec le Hugo foiling Grand-Prix puisque les participants ont pu effectuer quelques runs entre les manches du Grand-Prix et se familiariser avec le concept. De plus, l’événement a permis à certain prototypes de s’illustrer tel que le SYRA foiler qui a pu pleinement exploiter son potentiel grâce à ce format.

Comme chaque année depuis 1986, le Club a organisé la traditionnelle régate en mer, passage obligatoire pour être admis en qualité de challenger pour l’America’s Cup. Pour la quatrième année, celle-ci a été mise en place en collaboration avec le Yacht Club de Monaco.

« Nous tirons un bilan positif de ce weekend », précise Vincent Boaron, président du Cercle de la Voile et responsable de l’organisation. « Sur le plan humain, nous avons renforcé les liens avec le Yacht Club de Monaco, qui est un club jumelé, de même qu’avec les différents représentants de la Nautique et des équipes représentant le Club. Sur le plan sportif, nous n’avons malheureusement pas pu disputer les deux manches permettant de valider la régate ; ce sont les aléas d’un sport qui dépend de la météo ! »

Pour que la régate annuelle en mer soit reconnue, un certain nombre d’éléments doivent être respectés. Au moins deux séries doivent être représentées, avec au minimum deux bateaux par série. Avec huit J/70 et treize Smeralda 888, ces deux conditions ont bien été réunies. La participation a même augmenté par rapport à l’année dernière, tout en demeurant à taille humaine : « Notre but est d’organiser un événement interclubs convivial, où l’on peut se rencontrer », précise Vincent Boaron.

Hélas, le vendredi, Monaco était en vigilance rouge pluie-inondations et il n’y a donc pas eu de régates. Le lendemain, après une première tentative sans succès, une manche a pu être validée dans les deux séries, clôturant ainsi la journée. Les conditions n’ont pas permis de disputer une autre manche le dimanche. Un classement a néanmoins été établi sur la base de la manche courue et la remise des prix a permis de distribuer des lots typiquement helvétiques : des caquelons à fondue avec leurs fourchettes estampillés aux couleurs du Club ! Un deuxième acte a eu lieu le samedi 4 novembre, toujours à Monaco mais cette fois en ILCA et J/70 et la régate a pu être validée.

En 2024, la régate en mer aura lieu en collaboration avec le Real Club Nautico Barcelona, du 8 au 10 mars, en s’appuyant sur l’organisation mise en place pour les Winter Series, qui commencent dès le mois de novembre. La régate sera disputée dans trois séries de bateaux : J/70, Waszp et 69F. Le Club sera représenté dans les 3 catégories.

Âgé de 24 ans, Joshua Schopfer a officiellement lancé sa campagne en vue de la Mini Transat 2025. Formé par le Sailing Team de la Société Nautique de Genève en Optimist puis en ILCA, il régate depuis son enfance et a pris part à de nombreuses compétitions nationales et internationales. Il a également participé aux grandes courses lémaniques, Bol d’Or Mirabaud, Syz Translémanique en Solitaire (qu’il a remportée en 2020) et 5 jours du Léman. En janvier, il réceptionnera son futur voilier, le Mini 1028 à bord duquel il tentera de se qualifier pour la Mini Transat. Rencontre.

Qu’est-ce que la voile représente pour toi ?
La voile a toujours été ma passion et je me sens à ma place en mer. Quand je reviens sur terre, je n’ai qu’une envie : retourner sur l’eau ! Mes premières courses au large ont confirmé mon envie de disputer la Mini Transat.

Qu’est-ce qui te motive à te lancer dans ce projet ?
J’ai toujours été intéressé par les régates hauturières et suivi les grandes courses comme la Route du Rhum ou le Vendée Globe. J’ai aussi été inspiré par les régatiers locaux qui ont disputé la Mini, Justine Mettraux, Valentin Gautier, Patrick Girod ou Felix Oberle. J’ai décidé de franchir le pas et de créer mon propre projet.

Comment cette participation s’inscrit-elle dans ton parcours professionnel ?
J’ai terminé mes études à l’École Hôtelière de Genève l’an passé, le moment est donc parfait pour créer mon propre projet. Je trouvais important d’avoir une base académique et de l’expérience professionnelle avant de me lancer. Dès maintenant, je me consacre à 100 % à ce projet, pendant deux ans.

Peux-tu nous parler de la Mini Transat ?
C’est une course d’environ un mois en mer et en solitaire, mais qui se prépare longtemps à l’avance. C’est une épreuve amateur, mais qui se professionnalise de plus en plus. La Mini est aussi un tremplin pour les plus grandes courses et une vraie aventure solo : on traverse l’Atlantique sur les plus petits bateaux de course au large. Enfin, je trouve que c’est une classe super : malgré que ce soit du solitaire c’est une grande famille, et tout le monde s’entraide. C’est aussi cette bonne ambiance qui m’attire.

Comment se passent les qualifications ?
L’objectif est de faire un maximum de milles nautiques pour se qualifier. Je vais débuter la saison avec les courses de Méditerranée, puis enchaîner en Bretagne. L’été prochain, je devrai également parcourir 1000 milles en solitaire et hors course.

Comment est-ce que tu te prépares ?
J’ai disputé plusieurs courses au large cette année : le Tour Voile, la Rolex Fastnet Race, Palerme – Monaco. J’ai beaucoup appris mais la route est encore longue. L’an prochain, je vais découvrir l’offshore en solo et m’entraîner avec la structure de coaching professionnelle de Lorient Grand Large. Je me prépare aussi en faisant des exercices physiques et du vélo.

Quel est le plus gros challenge selon toi ?
Le nombre de milles à accumuler : cela va être très intense ! J’ai également beaucoup à apprendre sur l’aspect technique (électronique, matelotage, navigation…). Je vais suivre des formations pour mettre toutes les chances de mon côté.

Quelles sont les qualités les plus importantes à avoir ?
Je pense qu’il faut une bonne force mentale : ce n’est pas facile tous les jours d’être seul en mer. Il faut aussi un bon sens de l’anticipation; être prêt à toute éventualité donne un avantage sur les autres. Sans oublier l’esprit compétitif.

Sacré cette année champion de Suisse de 5,5 m JI, Bernard Haissly a bouclé une très belle saison de voile en compagnie de ses fidèles équipiers Nicolas Berthoud et Daniel Stampfli. Engagé dans des régates internationales depuis plus de 40 ans, il nous parle de sa passion, de son équipe, et de ses souvenirs.

Double Champion du monde, quadruple champion d’Europe, vainqueur de la Gold Cup : Bernard Haissly est l’un des régatiers les plus titrés de la SNG. Et l’aventure continue ! Bien qu’âgé de 76 ans et naviguant au sein du « plus vieil équipage de la flotte », il a remporté cet été le Championnat Suisse de 5,5 mJI devant de véritables légendes de la voile internationale : le champion olympique polonais Mateusz Kusznierewicz, le danois Kristian Nergaard, qui fut Champion du monde à onze reprises, Phil Durr, Jurg Menzi et bien d’autres.

Skipper et propriétaire du 5,5 mJI Caracole, Haissly régate au niveau international depuis plus de quarante ans, avec toujours plus ou moins le même équipage : Nicolas Berthoud (Canard), Daniel Stampfli. « Et quelques autres que je tiens à mentionner : le regretté Gérald Bechard, Patrice Mégevand, Jean-Michel Pachoud. Et surtout Marco Chevallier, qui fait toujours partie de l’équipe et qui nous accompagne dans tous les déplacements ; c’est lui qui remorque le voilier et qui nous aide à le mettre au point grâce à son talent de mécanicien. Nous lui devons beaucoup. »

L’aventure débute dans les années soixante, en 6 mJI, aux côtés de Charles-Edouard Müller. « J’ai ensuite acheté mon premier 6mJI en 1974, puis un autre en 1981. Mais le coup de ma vie, je l’ai réussi en 1985 en rachetant le SUI77 Fléau (ex Gitana Junior ex Junior). Avec lui, nous avons remporté deux titres mondiaux, quatre titres européens et de nombreux titres de Champion de Suisse. »

En 2007, il vend son 6mJI, trop lourd à gérer d’un point de vue logistique, et acquiert Caracole, un 5,5mJI de 2004 dessiné par Sébastien Schmidt. « J’ai une véritable passion pour les voiliers de classe métrique », précise-t-il. « A cause de leur finesse, leur beauté, leur précision. C’est un bonheur absolu à barrer. Ce sont des bateaux lents, sur lesquels on se bat pour gagner quelques mètres. Notre plaisir n’est pas d’aller vite, mais d’aller plus vite que les autres. »

Bernard sillonne l’Europe, de Cowes à Helsinki, Nynäshamn, Hankø, San Remo, Benodet ou Torbole. « Ce sont souvent de beaux endroits, mais aussi des plans d’eau très exigeants. Des fois, on en bave vraiment ! »

Réputé et respecté sur l’eau, il affectionne ouvertement les troisièmes mi-temps. « Nous ne sommes pas réputés pour notre sobriété », rigole-t-il. « Je suis très sensible à l’ambiance des classes métriques, qui est excellente. Le niveau est très élevé, avec de nombreux Champions olympiques ou du monde, et les régates sont très serrées. Mais nos adversaires sont aussi en général des gentlemen amicaux à terre. »

La relation d’amitié qui le lie à son équipage fait également partie de ses motivations. « Nous nous voyons très souvent en dehors des courses, pour un bon repas et de bonnes bouteilles. Par contre, une fois sur l’eau, nous sommes extrêmement sérieux et nous formons une structure horizontale, où je ne suis pas le patron. Je suis à la barre, Nicolas Berthoud au milieu et Daniel Stampfli à l’avant. Chacun a sa responsabilité et un niveau d’exigence élevé. Si je fais une erreur, je me fais copieusement engueuler. Mes coéquipiers sont des champions et tolèrent peu d’erreurs. Je leur suis redevable : ils m’ont tout appris et m’ont permis de beaucoup progresser au fil de ma carrière de régatier. »

Bernard Haissly n’a pas du tout l’intention de déposer son ciré et dispute aujourd’hui encore deux régates internationales par an (l’Alpen Cup au lac de Garde et le Championnat du monde de la classe), ainsi que quatre régates en Suisse. Il est par ailleurs toujours engagé professionnellement, comme avocat, et conseille ses clients en matière bancaire et commerciale, et il plaide encore devant les tribunaux civils.

Bernard confesse par ailleurs une passion pour le jardinage et bichonne plus de 100 pots de fleurs. Membre du Comité du Cercle de la Voile de la SNG pendant dix ans, il a également présidé la classe des 6mJI pendant près de vingt ans, siégé au Conseil d’administration de la CGN et de la Neptune. Féru d’art, il affectionne la peinture et la musique classique et connaît le jazz « par coeur ». Reste que la voile, qu’il assimile à un jeu d’échecs sur l’eau, demeure sa plus grande passion. « J’aime tout ce qui est beau », conclut-il.

Deux ans et demi après son ouverture le 19 avril 2021, le splendide fitness de la SNG, établi dans le nouveau Pavillon des Sports, a trouvé son rythme de croisière. Rencontre avec Melina Moustaki et Vincent Castell, les deux instructeurs de la SNG.

Doté d’une vingtaine de machines dernier cri, le nouveau fitness de la SNG s’étend sur une confortable surface de 150 m2. Les deux instructeurs, Melina Moustaki et Vincent Castell, sont en place depuis le premier jour.

Destiné exclusivement aux membres du club, le fitness accueille environ 200 abonnés. « C’est un chiffre correct, qui permet à tout le monde de travailler dans un grand confort », précise Melina. « Mais nous avons un peu de marge pour accueillir plus de pratiquants », complète Vincent. « En pleine capacité, nous pourrions accueillir 300 membres tout en conservant un niveau de confort optimal. »
Les membres du club ont différentes options à leur disposition:

  • La participation individuelle, en accès libre. Melina ou Vincent accueillent les nouveaux venus, leur présentent les machines et les aident à les prendre en mains. L’initiation permet également aux membres de se familiariser avec l’app, nécessaire pour utiliser les machines.
  • Des programmes d’entraînement individualisés peuvent également être mis en place par les coaches sur demande, avec un programme personnalisé destiné à évoluer au fil du temps. Ainsi, certains membres souhaitent se préparer pour la saison de ski, pour le golf ou le tennis. Et la voile ? « En général ceux qui font de la préparation spécifique font déjà partie des groupes compétition. Certains sont sous le charge de Vincent, comme le groupe ILCA. »
  • Des cours collectifs ont lieu tout au long de la semaine, à raison de cinq sessions consacrées au renforcement musculaire, un cours de travail postural et trois séances abdos express, avec un accent particulier sur le gainage, les exercices au sol et le stretching. Ces cours réunissent un maximum de six participants, afin de garantir un confort et une qualité de coaching optimaux. Ils sont mixtes et ouverts à tous les âges. « La répartition des participants en fonction de leurs besoins et attentes se fait naturellement », précise Melina. « Ceux qui préfèrent une approche plus douce préfèrent travailler avec Vincent. Les autres viennent avec moi. Et plusieurs participants alternent entre nous deux afin de mélanger les plaisirs. »

Toutes ces prestations sont comprises dans le forfait annuel. Les membres peuvent par ailleurs bénéficier de cours privés payants, sur mesure, par exemple en vue d’un objectif spécifique. « Un membre voulait se préparer en vue d’une ascension du Mont-Blanc », se souvient Melina. « Un autre voulait se renforcer avant une expédition au Pôle Sud. D’autres veulent simplement préparer leur saison de ski. »

La salle de fitness est équipée de neuf machines de musculation dernière gamme Technogym 100% électriques (trois appareils pour le bas du corps, quatre pour le haut du corps et deux pour la ceinture abdominale). Onze appareils sont destinés à l’entraînement cardiovasculaire, (vélos elliptiques, tapis de course, rameurs). Sans oublier deux cages olympiques et deux barres olympiques, ainsi que tout le « petit matériel » destiné aux entraînements doux (élastiques, medicine ball, swissball, step, yoga blocks, cordes à sauter etc.)

Bref, il y en a pour tous les goûts et des participants de tous niveaux sont accueillis chaleureusement par Melina et Vincent. A votre tour ?

Depuis près de dix ans, Ulrike Kaiser-Boeing est bénévole lors du BCGE Tour du Léman à l’Aviron. D’abord pratiquante d’aviron en loisir, elle a connu le bénévolat à travers des amis qui s’engageaient sur le Tour. Rencontre.

Depuis combien de temps fais-tu de l’aviron ?
Je fais de l’aviron depuis presque 15ans. J’ai commencé sur le tard avec d’abord les cours standard à la Nautique, avant de devenir membre. J’ai également pris quelques cours privés pour améliorer ma technique.

A quelle fréquence rames-tu ?
Je rame deux à trois fois par semaine. Le weekend, j’organise les sorties de loisirs avec l’aide d’autres bénévoles. Tous les membres voulant ramer peuvent venir à la SNG à 8h30 le dimanche matin et nous organisons des bateaux pour aller sur l’eau. Pendant la semaine, je rame avec un groupe sur le Rhône, une à deux fois par semaine selon mes disponibilités. L’été je rame plus car nous y allons tôt le matin et cela n’interfère pas avec le travail mais l’hiver je n’arrive pas toujours à me libérer le midi pour ramer.

Comment a commencé ton engagement ?
Un bénévole m’a conseillé d’essayer le bénévolat, en me disant que c’était sympa et je m’y suis intéressée vu que j’aime beaucoup ce sport. Au départ, j’étais souvent présente aux inscriptions; il y a beaucoup d’équipe allemandes donc c’était très utile que je parle cette langue. C’est pour cela que Stéphane Trachsler (président du Comité d’organisation) m’a attribué ce poste. Je trouve super de pouvoir suivre cette régate et être utile à la fois.

Quel est ton rôle durant le TLA ?
Je fais partie du secrétariat avec notamment Angela Piazzi. Nous sommes une belle équipe de 9 personnes chaque année à nous occuper du classement en étant en contact constant avec les personnes aux bouées, qui nous transmettent les temps de passage des bateaux. Ce sont plein d’autres petites choses, comme par exemple organiser les tables pour le déjeuner; il faut être flexible et présent ponctuellement pour s’assurer que tout se passe bien.

Quels sont les différents postes durant le weekend de la compétition ?
Cette manifestation nécessite plus d’une soixantaine de bénévoles pour couvrir tous les postes, c’est une organisation assez complexe. Outre le Secrétariat, des bénévoles s’occupent de la mise à l’eau des bateaux, de les sortir de l’eau, de poser les bouées par lesquelles doivent passer les compétiteurs·trices. Toute une équipe de surveillance est aussi là pour assurer la sécurité; ce sont les personnes qui communiquent avec les rameuses et rameurs pour les informer de toute décision prise pendant la course, comme le raccourcissement du parcours cette année.

Qu’est-ce que tu aimes dans le fait d’être bénévole ?
Je suis heureuse de contribuer à un événement connu dans le monde de l’aviron, sport que j’apprécie beaucoup. J’aime aussi le côté humain, le fait de travailler ensemble et de partager ces moments avec d’autres bénévoles souvent rameuses et rameurs. Cela permet aussi de rencontrer de nouvelles personnes qui partagent mon intérêt pour l’aviron.

Le Cercle de la Voile a organisé pour la première fois le Championnat suisse de J/70 du 15 au 17 septembre, et rassemblé 38 bateaux à la Société Nautique de Genève. Avec quatre à cinq équipiers par voilier, le Club a connu un week-end animé.

L’organisation de cette compétition a été gérée de mains de maître par Mathieu Fisher, président du Comité d’organisation et membre de la Swiss Sailing League en J/70, avec le soutien de Yoann Lelièvre, coordinateur sportif de la SNG et Joseph Favre, responsable communication. Une dizaine de bénévoles, sans qui rien ne serait possible, étaient présents chaque jour pour assurer le bon déroulement de la manifestation.
« Un Championnat suisse se prévoit une année à l’avance », explique Mathieu. « Il faut annoncer à Swiss Sailing les personnes clé engagées dans l’organisation : président du Comité de course, jaugeur, jury international. »

Une fois que le Championnat est annoncé, un travail de démarchage doit être effectué pour rassembler les participants. « Les Winter Series de Monaco permettent déjà de glaner un bon nombre de passionnés de J/70 », précise Mathieu. « Les inscriptions ont été ouvertes en mars, mais ce n’est qu’au milieu de l’été que l’on a vu le nombre de participants augmenter. »

Au final, l’événement a rassemblé plus de 160 navigateurs·trices sous un soleil radieux, dans la joie et la bonne humeur. « Vendredi, nous avons fait quatre magnifiques manches, dans de très belles conditions, c’était un très beau lancement du Championnat », raconte Mathieu. « La tombée du jour ne nous a pas permis d’en faire une cinquième, mais le Championnat était déjà validé. »

Samedi, le vent n’était malheureusement pas au rendez-vous et il n’y a donc pas eu de régates. Deux manches ont pu être organisées dimanche, dans des airs plus légers. « Nous voulions faire un maximum de course », explique Mathieu. « Au bout du compte nous avons pu organiser six manches sur trois jours de régates. Nous dressons un bilan extrêmement positif de cette épreuve : nous avons réussi à organiser une très belle régate, les concurrents étaient ravis d’être venus et de pouvoir profiter du Club, les bénévoles et employés du Club nous ont été d’un soutien sans faille. Les délégués Swiss Sailing et de la classe étaient également présents et ont été ravis de l’organisation. Le seul petit bémol, c’est que le vent nous a fait défaut le samedi mais ceci est indépendant de notre volonté. »

Au vu de l’engouement suscité au Club, le Cercle de la voile souhaite continuer à organiser des événements majeurs afin de garder la dynamique et d’offrir des événements sportifs de qualité à ses membres. L’idée est d’organiser un événement international chaque année en plus des autres régates annuelles. Organiser un Championnat du monde ou d’Europe de J/70 est l’un des projets en discussion avec le secrétaire de la classe internationale, prévu pour 2027 ou 2028. C’est un beau projet nécessitant une logistique importante : accueillir 100 bateaux et 400 à 500 personnes exige une organisation méticuleuse mais le Cercle de la voile est prêt à relever le défi !

Zoom sur les J/70
Les J/70 sont des monocoques construits par J/Boats depuis près de dix ans. Il s’agit d’une monotypie stricte : les voiliers sont rigoureusement identiques, et seules les marques de voiles varient d’un bateau à l’autre. Il existe environ 1800 bateaux de ce type dans le monde; c’est un des petits bateaux qui fonctionne le mieux au niveau international actuellement. La classe est très dynamique dans plusieurs pays tels que l’Italie, l’Espagne ou la France. Elle est très en vogue notamment avec des manifestations telles que les Winter Series, organisées à Monaco, qui rassemblent 30 à 40 voiliers par événement.

Engagé sous les couleurs de la SNG aux mondiaux de Gênes, l’équipage du 8mJI a remporté son cinquième titre mondial en vingt-quatre ans. Discussion à bâtons rompus avec l’une des figures emblématiques du club, patron d’un projet qui allie passion, performance et amitié.

On ne froissera pas Jean Fabre en disant de lui que c’est un pilier du club. Pilier du bar, certes, mais souvent en ciré mouillé, les cheveux en bataille et les yeux brillants derrière ses lunettes sombres, accompagné par son équipage rendu célèbre par son cri de guerre, sorti des ténèbres et conclu en apogée : Yyyyyyy…quem ! Quiconque régate à la SNG l’a déjà entendu.

L’équipage d’Yquem et son patron, c’est une présence marquée et fidèle aux régates du mardi soir. Mais c’est aussi un palmarès international éloquent : cinq titres de Champion du monde, dont le dernier début septembre, acquis de haute lutte au Yacht Club Italiano de Gênes.
« J’ai débuté la régate sur le tard », nous raconte Jean. Né d’un père marseillais et d’une mère fribourgeoise, il passait ses étés à la mer et naviguait un peu en Ponant ou en Moth. Mais c’est Daniel Metzger, bien plus tard, qui lui fait découvrir la régate et la classe des 8mJI à bord du Tigre, aujourd’hui connu sous son nom d’origine Glana, le voilier le plus titré de l’histoire du Bol d’Or. « On était une bande de potes, on naviguait en dilettantes, pour le plaisir », se souvient Jean. « J’ai passé plus de vingt ans avec Metzger, je pourrais raconter des anecdotes pendant des heures ! »

Passionné et ambitieux, Jean décide alors de franchir une étape. « J’ai voulu créer ma propre équipe et développer un projet compétitif », explique-il. Fred Meyer, alors président de la classe internationale des 8mJI, l’aide à trouver un bateau; ce sera Yquem 1. Le regretté Thierry Berque, qui connaissait tout le monde, l’aide à créer un équipage performant. Résultat des courses : Champions du monde dès leur première participation, en 1999. Et instauration d’une tradition : on célèbre les victoires au Château Yquem et tous les équipiers en reçoivent une bouteille.

Yquem 2 apparaît dix ans plus tard, et permet à la fidèle équipe de remporter un titre européen en 2012 et des titres mondiaux en 2015, 2019, 2022 et 2023. « On a voyagé dans toute l’Europe, en Ecosse, Finlande, Allemagne, à Cowes, en Italie… », se remémore Jean. Et avec style ! « Nous sommes un équipage épicurien. Nous régatons de façon très sérieuse, mais nous aimons aussi voyager, découvrir des pays et des plans d’eau, goûter à la gastronomie locale. »

L’équipage, l’amitié, la solidarité sont les principaux moteurs de la passion de Jean. « Notre équipe est très stable dans le temps, nous nous connaissons depuis longtemps et nous aimons partager de bons moments. Ça va au-delà des régates : nous faisons des week-end de ski ou nous organisons des repas. Ils sont formidables. Je crois que c’est grâce à eux que je continue encore. » Car force est de constater que le 8mJI s’avère être un support exigeant pour un régatier de 72 ans. Sans aucun confort, très physique, humide… « Tout est lourd, et dur. Il n’y a pas de ris donc on navigue souvent surtoilé. Mais c’est aussi un voilier majestueux, et à taille humaine avec un équipage de six personnes. »

Début septembre, Jean Fabre et son équipage, constitué de Manuel Stern (barre), Marc Stern (GV & tactique), Pascal Python et Cédric Senften (embraque), David Genier (no1) et Jean au piano ont donc remporté le Championnat du monde à Gênes, dans des conditions musclées et humides. Ils ont par ailleurs conquis la prestigieuse Copa d’Italia, décernée au meilleur équipage européen, ainsi que la Corinthian Cup décernée au premier équipage 100% amateur. « Je suis très fier de ce prix », précise Jean. « Car il y a des pros à bord de la plupart des voiliers, alors que nous sommes juste une belle équipe amateur, constituée de bons copains. »

Entrepreneur et dynamique, Jean travaille encore malgré l’âge de la retraite qui s’éloigne, avec différents engagements notamment dans la gestion de patrimoine ou la téléphonie mobile. Éclectique et touche-à-tout, il parcourt 15’000 kilomètres par an sur sa Harley, son vieux cuir sur les épaules; il joue aussi de la guitare dans le groupe Soul Jam et pratique le rallye automobile avec sa Porsche 911S. « J’aime l’action, conclut-il. La vie est une succession de pièces de théâtre, dans laquelle on change régulièrement de costume », conclut-il.