Aurore Kerr, ingénieure structure chez Alinghi Red Bull Racing, vit un rêve éveillé à Barcelone en compagnie de ses collègues du challenger helvétique pour la XXXVIIè America’s Cup. « Depuis que nous nous sommes installés dans la nouvelle base, nous travaillons vraiment en équipe, avec une belle dynamique de groupe. La mise à l’eau de BoatOne la semaine passée constitue une nouvelle étape très importante pour l’équipe et j’ai vraiment l’impression qu’une nouvelle ère de la campagne a débuté. »
Âgée de 28 ans, Aurore est ce que l’on peut appeler une surdouée de l’ingénierie et de l’hydrodynamique au service de la performance. Elle est aujourd’hui un des piliers du Design Team d’Alinghi Red Bull Racing, en charge notamment de l’analyse structurelle des foils, sa passion.
« Il y a une super ambiance au sein de l’équipe », raconte-t-elle. « Tous les préparatifs que nous avons effectués avec BoatZero nous ont permis de mettre nos procédures de travail en place. Maintenant que nous entrons dans les derniers préparatifs en vue de la Coupe, nous échangeons beaucoup, et de façon très naturelle avec les marins et tous les membres de l’équipe. Les échanges sont constants, et il n’y pas de cloisonnements. »
Avant de rejoindre l’équipe Alinghi Red Bull Racing, Aurore s’est fortement impliquée dans différents projets qui allient performance et technologie, notamment le projet SP80 qui vise à battre le record du monde de vitesse à la voile ou l’Hydrocontest de l’EPFL. Elle a ensuite travaillé au sein du bureau d’architectes de Marcelino Botin à Santander, et collaboré dans ce cadre avec le challenge American Magic du New York Yacht Club. « Comme les américains n’avaient pas confirmé leur participation à la Coupe, Botin a été engagé par le challenger Suisse. Nous sommes donc une petite équipe au sein du design team a déjà très bien nous connaître, ce qui a simplifié les choses au début de la campagne. »
Le voilier destiné à tenter de (re)conquérir l’America’s Cup sous les couleurs de la SNG est désormais à l’eau et le travail d’Aurore évolue. « Dans un premier temps, il s’agissait de faire de la recherche. Puis nous sommes entrés en phase de production. Désormais, nous travaillons sur l’optimisation des systèmes en vue d’éventuelles modifications. » Les équipes ont en effet le droit de construire trois foils puis de modifier un pourcentage précis de leur masse. Des modifications peuvent également être effectuées sur les flaps et les wings, dont le nombre est également limité.
Tout ceci ne laisse que peu de temps pour apprécier Barcelone, une ville dans laquelle Aurore se sent bien. « C’est une ville très vivante, notamment au niveau culturel. J’apprécie aussi d’y faire du vélo avec les autres membres de l’équipe lorsque nous avons un peu de temps de libre, mais ce n’est pas souvent le cas ».